28.2.09

L'impatience face à la mauvaise volonté...


Certains jeunes ont décidé d'en découdre avec les forces de l'ordre. En marge, sont venues se greffer plusieurs bandes de casseurs, créant ainsi le cocktail détonnant qui est à l'origine des nuits agitées que nous avons subi. Non seulement à Fort-De-France mais aussi dans bien d'autres communes. Ce ne sont pas les grévistes (pour la plupart des familles) qui sont à l'origine de cet état de fait. Feux de poubelles, voitures incendiées, pillages et destruction de commerces... Je suis sûre que vous connaissez la chanson. Ici, comme sur le continent on ne peut échapper aux conséquences inhérentes au modèle de société qui nous est imposé. De chez nous, nous avons entendu avant hier soir les bruits des lancements des CRS ainsi que l'explosion d'une voiture. Depuis, les choses se sont un peu calmé. Ces faits, toutefois regrettables, n'entachent en rien le fondement de cette mobilisation. Je suis simplement ulcérée par les médias qui ne montrent que des images de violence pour parler du mouvement social qui secoue la Martinique et la Guadeloupe. La grève n'a pas débuté avec les violences urbaines nocturnes. Pour ma part, je n'ai vu aucune images des milliers de martiniquais qui défilaient dans le calme plusieurs jours de suite dans les rues de Fort-De-France. Cette politique qui ne vise qu'à montrer des images choc au détriment du simple droit d'information ne peut plus continuer. Nous ne devrions plus accepter cette manipulation qui vise aussi à couvrir une certaine méconnaissance des médias quant à ce qui concerne l'outre-mer.

17.2.09

Ce que l'on craignait...


...Est arrivé. Les esprits s'échauffent de part et d'autre. Il fallait s'y attendre. La stratégie a toujours consisté à nous blesser afin de déclencher une certaine instabilité conflictuelle justifiant l'arrêt des protestations légitimes par la force. Et échapper ainsi à une grande partie des points de revendication dont ont ne veux pas. Plusieurs faits comme l'arrivée de quatre escadron de CRS dès le début du conflit, les petites phrases blessantes de tel béké qui circulent par sms pour enfoncer le clou le démontrent. Conflit qui, je vous le rappelle, a duré plus de 20 jours sans le moindre accrochage. Puis après la diffusion de ce reportage, voilà que les problèmes surviennent. Une pierre, deux coups. Pourtant la population grogne vraiment depuis déjà plus de deux ans. "La vie chère" ici est notre lot quotidien, la crise qui sévit dans le monde a juste rendu cet état de fait intolérable. Les 40% introduits par l'Etat est aussi à l'origine d'un sentiment d'injustice difficile à accepter par les non fonctionnaires. Au sein des écoles, la mère que je suis, ne peux ignorer les enfants qui se jettent sur la nourriture à la cantine car c'est leur seul vrai repas de la journée. Au sein de mon foyer, j'ai arrêté toute les dépenses "superflu".
Notre budget, ne se réduit plus qu'à ce qui est strictement nécessaire à notre vie quotidienne. Le jardin familial, que nous avons la chance d'avoir, nous est d'un grand secours. Une chose est évidente, si les acteurs de l'économie vivaient en Martinique, c'est à dire avec la population, ils se seraient rendus compte de la situation bien avant que l'orage n'éclate. De ce fait le respect qu'ils disent avoir pour leur compatriotes aurait du les freiner dans leur excès de cupidité sans que la population n'eusse besoin de le réclamer à grand cris dans les rues. Si je ne m'abuse c'est bien cela que l'on appelle "aimer son pays".

11.2.09

"Les derniers maîtres de la Martinique"...


Est un reportage sur la communauté béké de la Martinique passé sur Canal+, il y a peu de temps. Et franchement je n'ai absolument rien appris que je ne savais déjà.
Selon moi il y avait plus important que les phrases de M. A. H-DESPOINTES expliquant aux journalistes pourquoi il n'y avait pas de noir dans leur arbre généalogique. Cela n'est qu'un secret de Polichinelle dont on se sert habituellement pour brouiller les pistes et nous cantonner au rang de victimes. Je le refuse car nous avons toujours combattu et combattons encore aujourd'hui les vestiges de la colonisation.
Le vrai problème à aborder concerne le cadenas posé sur l'économie de notre île. Grande distribution notamment, mais aussi services: télécommunications, postes, énergie, transports ... Et les békés ne sont que la face la plus visible d'un système qui vise à nous utiliser comme vaches à lait.
En Martinique, avec la banane ils sont devenus les maîtres de l'exportation, et par voie de fait de l'importation maritime où ils pratiquent des marges indécentes.
Mais pourquoi ne pas parler du coût des services postaux, ou des excès tarifaires de l'opérateur historique en téléphonie comme en internet ?
Pourquoi ne pas parler de la non transparence tarifaire sur le transport aérien, qui fait que nous payons jusqu'à deux fois le prix des touristes pour venir en "métropole" ?
Pourquoi ne pas parler des lois françaises et européennes non adaptées ou non appliquées concernant notamment les règles de la concurrence, d'environnement, de pêche, du littoral ?
Pourquoi ne pas parler des fameux 40% des fonctionnaires, qui creusent les inégalités avec les minimas sociaux déjà appliqués tardivement ici ?
Pourquoi ne pas montrer les méfaits de la défiscalisation bénéficiant encore aux plus riches, y compris métropolitains, et qui alimente la spéculation immobilière ?
Pourquoi ne pas évoquer les embuches financières imposées par les banques aux PME. Résultat: nous n'avons presque qu'aucune activité de production qui pourrait nous assurer un minimum d'auto-suffisance alimentaire. A part, les jus locaux, les yaourts, les sorbets, les douceurs, nous nous trouvons dans l'obligation de tout importer de France.
Je ne vais donc pas vous expliquer l'enjeu économique pour les entreprises françaises de l'hexagone avec environ 1,6 millions de consommateurs captifs en Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion. D'autant que tout est fait pour décourager les déplacements et les échanges commerciaux dans la région.
Outre cela je ne vois guère la France renoncer à ses nombreux territoires qui lui confèrent le 2ème domaine maritime mondial (Zone Economique Exclusive) après les Etats-Unis.
Et si nous devions faire les comptes, entre les apports de débouchés pour l'Hexagone et les dépenses de l'Etat (dépenses auxquelles ont droit tous les département Français mais que nous devons sans cesse réclamer), je suis certaine que la France est très loin d'être perdante, aujourd'hui, pas plus qu'hier...

Messieurs les journalistes voilà donc de vrais sujets à traiter, et qui eux, nous serviraient véritablement.

9.2.09

un petit billet...



... Pour vous dire qu'il va y avoir des coupures d'électricité et qu' après, il y aura de grande chance pour que mon ordinateur soit fichu. Aussi vais-je tout débrancher tout de suite. Dès que je le pourrais, j' expliquerais plus en détails le pourquoi, du comment de la grève. En effet, la configuration de l'outre-mer est différente, nous, nous ne pouvons pas aller "ailleurs" faire nos courses puisque la plupart des grands distributeurs de l'île appartiennent à la même communauté. Le jeux de la concurrence ici ne fonctionne qu'en tirant les prix vers le haut. Il faut aussi savoir que les prix ne sont plus calculer en fonction de leur cout de revient effective mais bien selon le prix auquel il pourra se vendre.
Alors si vous demandez pourquoi les prix sont si élevé et que l'on vous répond que c'est à cause du prix du carburant et du transport sachez que l'on se moque royalement de vous... Et qu' avec la crise, on ne peut plus s'en offrir le "luxe"...